JEAN
ARP
L’INSONORE BLEU
Enfin je puis quitter ce pays
plein de bruit.
D’innombrables fouets
claquent, parfois seuls, parfois tous ensamble. Ils claquent jour et nuit.
Un vent furieux souffle sans
cesse et fait batter la grandiloquence des drapeaux et des fanions du pays qui
portent des crécelles.
À tout cela s’ajoute encore
l’étrange habitude de faire éclater constamment d’énormes sacs gonflés d’air à
craquer. Avec des borborygmes incongrus le vent se décharge des sacs qui se
déchirent en chiffons.
Comment suis-je donc venu dans
ce pays niais, tapageur ?
Je francis la frontière,
accompagné des chants stupides, déclamatoires.
Je cours. Enfin je pénètre
dans le loin, dans l'insonore bleu des nostalgies.
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