Παρασκευή 27 Απριλίου 2012

ΠΙΕΡ ΡΕΒΕΡΝΤΥ!



PIERRE REVERDY


NOCTURNE

Dans  ce soir  d'accalmie,  les vitres  éclairées  rient
comme  des  faux  visages.  Des  grimaces  de  joie
aux  rides  de  douleur.
Un bruit à contre sens court  sous  les  tentes  grises
qui  ondulent  et  claquent  sous  le vent.  Les portes
sont  fermées,  les  murs  lourds  de  sueur  dans  les
coins  plus aigus  des  façades  qui   pleurent. Il  y  a
comme  un  courant  d'air  sourd  qui pousse vers  la
haie des  cyprès,  émoulus  sur  la  pierre  du  temps,
qui  encadrent  le  cimetière où  le silence sans  fêlure
se promène. Tous les yeux  sont  éteints,  tout  couve
à l'intérieure des villes sous la terre.
Sur  l'écran  du  ciel  noir, au  revers  de  la  nuit,  les
signes  lumineux, en  langage  secret,  tissent  le voile
détendu de l'interminable mystère.

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