Τρίτη 26 Ιουλίου 2011

ΑΡΑΓΚΟΝ!




LOUIS ARAGON (1897-1982)


SECOND INTERMÈDE


Dans ce pays plein de cendres amères
Il va germer ce que les cieux semèrent
C’est un avril avant le temps venu
C’est un enfant de parents inconnus

Et comme au vent un peu d’eau qui frissonne
C’est un enfant qui ne tient de personne
C’est un enfant entre hier et demain
Tout le passé dans le creux de sa main

Bien sûr la vie est toujours la plus forte
Quand le soleil s’assied devant la porte
On a repeint tous les volets en vert
Les jours s’en vont pourtant comme en hiver

Mais déjà l’oeil de l’herbe s’écarquille
Pour laisser voir le jaune des jonquilles
Un long parfum fleurit dans les passants
Une musique à leur lèvre se sent

Tout semble prêt au venir des vertiges
L’air semble fait pour ce pas du prodige
Comme un joueur cachant son point aux dés
Trahit des yeux son secret mal gardé

Un mot ferait que tout s’évanouisse
Laissez le lin traîner pour qu’il rouisse
Taisez même à dieu ce que vous rêviez
Faites semblant que c’est toujours janvier

Laissez venir cette mer haute et lente
Laissez grandir en vous comme une plante
Ce doux bonheur facilement brisé
Laissez la force aboutir au baiser

Laissez former le chant dans votre bouche
La main frémir de la main qui la touche
Et regardez dans vos miroirs troublés
Lever en vous la jeunesse du blé

En quelle année où sommes-nous mon âme
Tout peut changer mais non l’homme et la femme
Tout peut changer de sens et de nature
Le bien le mal les lampes les voitures

Mêmes le ciel au-dessus des maisons
Tout peut changer de rime et de raison
Rien n’être plus ce qu’aujourd’hui nous sommes
Tout peut changer mais non la femme et l’homme


Το υλικό της ανάρτησης μάς το έστειλε η εικονιζόμενη φίλη του ιστολογίου κ. Adriana Volpe.

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