ROBERT DESNOS
LA VILLE
Se heurter à la foule et
courir par les rues,
Saisi en plein soleil par l’angoisse et la peur,
Pressentir le danger, la mort et le malheur,
Brouiller sa piste et fuir une ombre inaperçue,
Saisi en plein soleil par l’angoisse et la peur,
Pressentir le danger, la mort et le malheur,
Brouiller sa piste et fuir une ombre inaperçue,
S’égare dans son rêve et se mêle aux fantômes,
Se glisse en leur manteau, prend leur place au royaume
Où la matière cède aux caresses des mains.
Tout ce monde est sorti du
creux de sa cervelle.
Il l’entoure, il le masque, il le trompe, il l’étreint,
Il lui faut s’arrêter, laisser passer le train
Des créatures nées dans un corps qui chancelle.
Il l’entoure, il le masque, il le trompe, il l’étreint,
Il lui faut s’arrêter, laisser passer le train
Des créatures nées dans un corps qui chancelle.
Nausée de souvenirs, regrets
des soleils veufs,
Résurgence de source, écho d’un chant de brume,
Vous n’êtes que scories et vous n’êtes qu’écume.
Je voudrais naître chaque jour sous un ciel neuf.
Résurgence de source, écho d’un chant de brume,
Vous n’êtes que scories et vous n’êtes qu’écume.
Je voudrais naître chaque jour sous un ciel neuf.
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