Πέμπτη 30 Νοεμβρίου 2017

ΕΝΡΙΚΕ ΜΟΛΙΝΑ!




ENRIQUE MOLINA


DESCENSO AL OLVIDO

He aquí los muertos sentados,
inmóviles alrededor del Tiempo;
adorando su pálida hoguera,
extrañamente sombríos en su reunión solitaria.

Ahí están, invadidos por marañas azules;
poblados por húmedas músicas, por cigarras.
Sobre ellos el cierzo ha pesado, y sus gestos de antaño, sus cuerpos de vapor
se condensan de súbito en alargadas lluvias.

No; no hables un idioma olvidado.
No pronuncies tu nombre.
Que no giren con letal lentitud la borrada, tormentosa cabeza.
Que no te reconozcan sus huecos corazones comidos por los pájaros.

ΤΟΥΛΙΠΕΣ




CÉSAR CANTONI 


ΤΟΥΛΙΠΕΣ

Ακόμα νοτισμένες απ’ τη χτεσινή βροχή
σου τραβούν το βλέμμα οι τουλίπες
κατά τον κήπο. Είναι ενέργεια σαρκική,
μαρτυρία του κόσμου αλάνθαστη
το φως που τις τυλίγει.

Ο παρατηρητής δεν σταματάει όμως
στης πραγματικότητας μόνο τον θρίαμβο:
ανακριτικό γυρνάει το μάτι
αναζητώντας όλο απαντήσεις,
η δε φαντασία γεννάει τέρατα
που πάντα δραπετεύουν
από τούτο εδώ το πλαίσιο.

Οι τουλίπες, ωστόσο,
δεν ρωτάνε γιατί,
προς τί.

Σηκώνονται απλώς
σαν κεφάλια όλο χάρη προς τον ήλιο
βέβαιες για τον μόνο λόγο που τις θέλει
να είναι τουλίπες.



Μετάφραση: Γιώργος Κεντρωτής.


Τετάρτη 29 Νοεμβρίου 2017

ΜΙΛΟ ΝΤΕ ΑΝΤΖΕΛΙΣ!




MILO DE ANGELIS


[NOSTRE AMATE SILLABE]

Nostre amate sillabe
che raccogliamo a mani giunt
 che scendono in oscure cantine
e incontrano un nonnulla,
collera storica e celeste
per ciò che non si compie

i vostri volti passano
in un minuto da stringere
dove la finestra dalle luci alte
fallisce un assoluto di poesía

feroce ordine dei canti,
mano attonita, eternità
mancata per un soffio
mentre le ore senza corpo comandato
linea colpita in quella rimasta.

ΠΙΕΡ ΡΕΒΕΡΝΤΥ!




PIERRE REVERDY


LE BONHEUR DES MOTS

Je n’attendais plus rien quand tout est revenu, la fraîcheur des réponses, les anges du cortège, les ombres du passé, les ponts de l’avenir, surtout la joie de voir se tendre la distance. J’aurais toujours voulu aller plus loin, plus haut et plus profond et me défaire du filet qui m’emprisonnait dans ses mailles. Mais quoi, au bout de tous mes mouvements, le temps me ramenait toujours devant la même porte. Sous les feuilles de la forêt, sous les gouttières de la ville, dans les mirages du désert ou dans la campagne immobile, toujours cette porte fermée – ce portrait d’homme au masque moulé sur la mort, l’impasse de toute entreprise. C’est alors que s’est élevé le chant magique dans les méandres des allées. Les hommes parlent. Les hommes se sont mis à parler et le bonheur s’épanouit à l’aisselle de chaque feuille, au creux de chaque main pleine de dons et d’espérance folle. Si ces hommes parlent d’amour, sur la face du ciel on doit apercevoir des mouvements de traits qui ressemblent à un sourire. Les chaînes sont tombées, tout est clair, tout est blanc – les nuits lourdes sont soulevées de souffles embaumés, balayées par d’immenses vagues de lumières. L’avenir est plus près, plus souple, plus tentant. Et, sur le boulevard qui le lie au présent, un long, un lourd collier de cœurs ardents comme ces fruits de peur qui balisent la nuit à la cime des lampadaires.

Τρίτη 28 Νοεμβρίου 2017

ΠΕΡΙ ΜΠΡΕΧΤ Ο ΛΟΓΟΣ!


ΠΕΡΙ ΜΠΡΕΧΤ Ο ΛΟΓΟΣ

Συνέντευξή μου στην Μάγδα Παπαδημητρίου-Σαμοθράκη εδώ.

ΑΛΦΟΝΣΙΝΑ ΣΤΟΡΝΙ!




ALFONSINA STORNI


LOS COROS

El escenario estaba rebosante de seres
De abigarrado aspecto que formaban el coro,
Pomposos bajo el casco de cartones al oro:
Altos, bajos, ventrudos, hombres, niños, mujeres.

¿Quiénes eran? Acaso en el seno de alguna
Fue muerto el ser pequeño en su tercera luna.
Acaso allí anidaban el traidor, la hechicera,
La mano que substrae, la astuta, la ramera.

Cantaron. ¡Oh, pureza! ¡Oh, sinfonía clara!
Era como si el aire, en suspenso, llevara,
Diluidos en notas, corazones divinos.

Entonces, comprendiendo, a mí misma me dije:
—Para cumplir algunos de sus nobles destinos
El arte, al fin, ignora la materia que elige.