ALAIN BOSQUET
PASSAGE D’UN POÈTE
Le poète est passé:
un remous dans l'argile
se dresse en monument,
avec soudain le bras qui se profile,
la lèvre et l'œil aimants.
se dresse en monument,
avec soudain le bras qui se profile,
la lèvre et l'œil aimants.
Le poète est passé: le ruisseau qui hésite,
devient fleuve royal;
il n'a plus de repos ni de limites:
il ressemble au cheval.
Le poète est passé; au milieu du silence
s'organise un concert,
comme un lilas; une pensée se pense,
le monde s'est ouvert.
Le poète est passé; un océan consume
ses bateaux endormis.
La plage est d'or et tous les ors s'allument
pour s'offrir aux amis.
Le poète est passé: il n'est plus de délire
qui ne soit oeuvre d'art.
Le vieux corbeau devient un oiseau-lyre.
Il n'est jamais trop tard
pour vivre quinze fois: si le poète hirsute
repasse avant l'été,
consultez-le car de chaque minute
il fait l'éternité.
Δεν υπάρχουν σχόλια:
Δημοσίευση σχολίου