Παρασκευή 11 Ιανουαρίου 2019

ΖΑΝ ΚΟΚΤΩ



JEAN COCTEAU


LE SEPTIÈME ANGE

Le septième ange qui sonnait de la trompette
Lança ses foudres d'or sur le char d'Apollon.
Le Dieu (dont le sourcil ressemble à la houlette)
Excitait son quadrige en frappant du talon.

Mais les chevaux cabrés et ligotés de veines
L'un l'autre s'insultaient et se mordaient le col
Et les rois se jetaient sur les bûchers des reines,
Et le char du soleil se fracassait au sol.

Il y eut là quelques minutes étonnantes
Ou les îles sombraient, où tonnaient les volcans,
Où l'ange assassinait les bêtes et les plantes,
Les soldats des Césars endormis dans les camps...

Voilà comment en nous peut se rompre une artère,
Voilà comment en nous un cycle s'interrompt.
La trompette a sonné, l'ange n'a qu'à se taire.
Ce que l'ange a défait, d'autres le referont.

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