ANDRE PIEYRE DE MANDIARGUES
LE SOLITAIRE
Après
la longue solitude
Occupée d’enfantillages
Après tant de billets blancs
Payés en feuilles de chêne
Tant de chasses au reflet
Tant de courses pour l’ombre
Tant de lubies dans les gares
De cris quand partaient les trains
De rires pour rien
Et de larmes pour rire
Tant de lèvres dépréciées
De regards égarés aussitôt qu’aperçus
Après les ans chimériques
Et tant d’heures d’inflation
Se trouver deux à l’horizon
Comme deux racines défouies
Pour être jetées nues bientôt
Sur la vase du soir doux
Quand vient la nuit au ventre tiède
Avec la marée câline.
Se retrouver seul enfin
Comme un grand arbre calciné
Au désert rose et froid de l’aube.
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