RENÉ CREVEL (1900-1935)
TU
AS LE REMORD
Tu as le
remords d’avoir tué ton père sans avoir même acquis cent années de souvenirs.
Toujours les
neurasthénies comme des fleurs en mie de pain.
Si tu
essayais du tric-trac.
Sautent les
dés.
Homme ou
femme?
Chien ou
chat?
Mais il y
aura le chien qui sera tout de même un chat,
encore la
vieille chanson des départs qui restent
et puis ce
fauteuil de bois.
Les
poitrines n’ont plus qu’un sein tout en haut des corps sans sexes;
Ton enfance
fut aux curés en jupes de femmes;
dans la
crypte du Sacré-Coeur tu n’as pas su faire l’amour.
Un oiseau
dans ton cerveau.
Cet oiseau sans voix,
cet oiseau
qui n’a pas volé,
cet oiseau
qui n’a pas chanté,
apte au
seul frisson de l’inutilité.
Comme des
frères il aimait,
les bateaux
petits;
bateaux
colibris,
leur essaim
posé
n’a rien
enseigné.
Rouille,
sang de carcasses
figé dans
la mort,
et puis
toujours et puis encor
alentour
une eau si lasse
avec le
plomb des ménagères
trop
souvent mères.
Tu as froid
mais ne sait ni mourir ni pleurer.
Triste
entre les quais méchants
que tout
homme ici-bas méprise,
tu vas,
fleuve des villes grises
et sans
espoir d’océan
Τι όμορφο ποίημα, Δάσκαλε... ένα ποίημα το ποίημα! Σας χαιρετώ!
ΑπάντησηΔιαγραφή@ Nicole Si: Είναι όντως υπέροχο. Σε φιλώ.
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