CLAUDE ESTEBAN
SUIS-JE
Suis-je
quelqu’un qui se regarde partir
quelqu’un qui se regarde partir
et ne retrouve à ses côtés
que la poussière, ai-je perdu
que la poussière, ai-je perdu
la trace du soleil, une
phrase
revient qui me servait jadis de guide
revient qui me servait jadis de guide
dès l’aube, je descends, je
m’allonge
contre un caillou
contre un caillou
le prodige
m’attendait là, ce jardin
m’attendait là, ce jardin
que j’imaginais immense, les
rires
d’une femme dans l’été
d’une femme dans l’été
suis-je celui qui souhaite
seulement
que son corps le quitte
et que les mots désertent le matin.
que son corps le quitte
et que les mots désertent le matin.
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