Σάββατο 19 Ιουλίου 2014

ΜΕΤΑΦΡΑΖΟΝΤΑΣ ΚΑΤΙ ΣΤΙΧΟΥΣ ΤΟΥ ΣΑΡ




ΓΙΩΡΓΟΣ ΚΕΝΤΡΩΤΗΣ


ΜΕΤΑΦΡΑΖΟΝΤΑΣ ΚΑΤΙ ΣΤΙΧΟΥΣ ΤΟΥ ΣΑΡ

Στη χάρη μέσα του προσώπου σου είμαι·
χαρούμενα σκοτάδια σ’ το σκεπάζουν
δικά μου*, και σε φως το διασκευάζουν
να μου το αποβιβάσουν ένθα κείμαι:

στον κήπο με τα κείμενα απ’ ανέμους
που εβόσκησαν τη δύναμη των πρίνων
και μου τη φύσηξαν να γίνω ο κρίνων
αγγέλους σε λιμένες απανέμους.

Λυμένες οι φτερούγες σου· το ράσο
απ’ τα κεράσια που ’φαγες βαμμένο
το γδύνεσαι σαν κάρβουνο. Αναμένω
του Σαρ τους στίχους να σ’ τους μεταφράσω –

   εννοώ όλους, όχι μόνο την αρχή τους.
   Χρυσή ιέρεια εσύ με αναπαλμούς διαχύτους...


* Je suis dans la grâce de ton visage que mes ténèbres couvrent de joie  (René Char).

1 σχόλιο:

  1. Δυστυχώς δεν ξέρω γαλλικά (ακόμα). Τι να λένε άραγε εδώ οι γίγαντες;
    Γιώργος Μοναστηριώτης (gmon9@yahoo.gr)
    Albert Camus à René Char
    [Paris], 21 septembre [1948]
    Mon cher ami,
    J'ai sur ma table le justificatif de Fureur et mystère. Un mot seulement pour vous dire ma joie, et pour vous redire que c'est le plus beau livre de poésie de cette malheureuse époque. Avec vous, le poème devient courage et fierté. On peut enfin s'en aider, pour vivre.
    Je n'étais pas content de vous quitter si vite et si mal (que de monde alors dans cette Isle !). Mais j'ai été heureux de vivre un peu plus près de vous, cet été. Peut-être aussi vous ai-je mal remercié de la dédicace des Feuillets d'Hypnos. Elle m'a touché pourtant, à la place même de l'amitié que je vous porte, et qui vous sera fidèle.
    À bientôt. Faites-moi signe en revenant. Et d'ici là, ne doutez pas de mon affectueuse pensée.
    Albert Camus
    René Char à Albert Camus
    L'Isle 27 septembre 48
    Mon cher ami,
    Merci de votre pensée, la plus affectueusement accueillie. Vous êtes l'un des très rares dont l'approbation m'aide à travailler, à aller de l'avant. Fureur et mystère est aussi votre livre. Il me tarde de vous voir, de venir à Paris pour vous voir. Je déteste Paris, cependant tout ce qui compte colle à cet étrange aimant : vous, deux ou trois autres frères... [...]
    À bientôt, de tout cœur présent, votre
    René Char
    Je pense à votre pièce [L'État de siège] et au pouvoir qu'elle a.
    Extrait de Albert Camus, René Char, Correspondance 1946-1959 , édition établie, présentée et annotée par Franck Planeille, Gallimard, 2007

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