Κυριακή 6 Μαΐου 2012

ΜΑΡΣΕΛΙΝ ΝΤΕΜΠΟΡΝΤ-ΒΑΛΜΟΡ!



MARCELINE DESBORDE-VALMORE


L’ATTENTE

Quand je ne te vois pas, le temps m'accable, et l'heure
A je ne sais quel poids impossible à porter :
Je sens languir mon coeur, qui cherche à me quitter;
Et ma tête se penche, et je souffre et je pleure.

Quand ta voix saisissante atteint mon souvenir,
Je tressaille, j'écoute...et j'espère immobile;
Et l'on dirait que Dieu touche un roseau débile;
Et moi, tout moi répond : Dieu faites-le venir !

Quand sur tes traits charmants j'arrête ma pensée,
Tous mes traits sont empreints de crainte et de bonheur;
J'ai froid dans mes cheveux ; ma vie est oppressée,
Et ton nom, tout à coup, s'échappe de mon coeur.

Quand c'est toi-même, enfin ! quand j'ai cessé d'attendre,
Tremblante, je me sauve en te tendant les bras ;
Je n'ose te parler, et j'ai peur de t'entendre ;
Mais tu cherches mon âme, et toi seul l'obtiendras !

Suis-je une soeur tardive à tes voeux accordée ?
Es-tu l'ombre promise à mes timides pas ?
Mais je me sens frémir. Moi, ta soeur ! quelle idée !
Toi, mon frère !...ô terreur ! Dis que tu ne l'es pas !

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