RENÉ DAUMAL
LA PEAU DU MONDE
Je vis et je vais
m’interrogeant de la vie,
et l’image méconnaissable de moi-même,
ce monde d’air, de roc, de maisons, de lumières,
de millions de visages sans lois, sans voix
ce cuivre, ce bois verni, ces souffles, ces cris,
tournent, couleurs à fleur de peau,
formes touchées, mangées, où suis-je ?
et l’image méconnaissable de moi-même,
ce monde d’air, de roc, de maisons, de lumières,
de millions de visages sans lois, sans voix
ce cuivre, ce bois verni, ces souffles, ces cris,
tournent, couleurs à fleur de peau,
formes touchées, mangées, où suis-je ?
(non, non, ce n’est pas une
devinette,
hélas, ce n’est pas une devinette,
que ce soit ici ou ailleurs
je ne me reconnais plus.)
hélas, ce n’est pas une devinette,
que ce soit ici ou ailleurs
je ne me reconnais plus.)
Ordre si fragile de la
géométrie,
ne me prodigue plus les consolations de ton cœur de fer.
Ces jours, je vais dans les couleurs et les sons mêlés,
et je vois la nuit dans les plus vives lumières,
monde, monstrueux fantôme,
ton jour est la plus vide des nuits.
Une voix dit : ?où suis-je ? qui suis-je ??
ne me prodigue plus les consolations de ton cœur de fer.
Ces jours, je vais dans les couleurs et les sons mêlés,
et je vois la nuit dans les plus vives lumières,
monde, monstrueux fantôme,
ton jour est la plus vide des nuits.
Une voix dit : ?où suis-je ? qui suis-je ??
Est-ce ma voix dans ce
désert ?
La surface de chaque chose
est tendue par la nuit qui la gonfle,
– Oh ! cette nuit en voiles de soleil !
Oui, cette parole dans la bulle d’illusion,
cette parole perdue,
ce n’est jamais que la mienne.
La surface de chaque chose
est tendue par la nuit qui la gonfle,
– Oh ! cette nuit en voiles de soleil !
Oui, cette parole dans la bulle d’illusion,
cette parole perdue,
ce n’est jamais que la mienne.
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