PHILIPPE JACCOTTET
AU DERNIER QUART DE LA NUIT
Hors de la chambre de la
belle rose de braise, de baisers le fuyard du doigt désignait
Orion, l'Ourse, l'Ombelle à l'ombre qui l'accompagnait
Orion, l'Ourse, l'Ombelle à l'ombre qui l'accompagnait
Puis de nouveau dans la
lumière, par la lumière même usé, à travers le jour vers la terre cette course
de tourterelles
Là où la terre s'achève
levée au plus près de l'air (dans la lumière où le rêve invisible de
Dieu erre)
Dieu erre)
entre pierre et songerie
cette neige : hermine enfuie
ô compagne du ténébreux
entends ce qu'écoute sa cendre afin de mieux céder au feu :
les eaux abondantes
descendre aux degrés d'herbes et de roche et les premiers oiseaux louer la toujours
plus longue journée la lumière toujours plus proche
Dans l'enceinte du bois
d'hiver sans entrer tu peux t'emparer de l'unique lumière due : elle n'est pas
ardent bûcher ni lampe aux branches suspendue
Elle est le jour sur
l'écorce l'amour qui se dissémine peut-être la clarté divine à qui la hache
donne force
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